Nous avons 4 lévriers d’Espagne. L’une d’entre elles, Angie, a été euthanasiée ce soir de Noël.
Angie est arrivée chez nous en hiver il y a presque 8 ans. Elle avait 10 ans. Elle était traitée pour une leishmaniose.
Etant donnés son âge et sa maladie, l’association Lévriers 74 l’a faite sortir de son refuge d’Espagne. Nous l’avons accueillie temporairement en tant que famille d’accueil en 2015, puis elle a été adoptée, puis Angie est revenue vivre chez nous définitivement en 2018.
Chienne terrorisée par les hommes, par une petite cuillère tenue dans nos mains, nous marchions sur des oeufs constamment pour ne pas l’effrayer. Il fallait faire attention au moindre de nos mouvements, et à nos intonations de voix. Il fallait user de gentillesse et de beaucoup de douceur.
Elle a osé de plus en plus et elle est devenue adolescente, à courir, jouer, faire couiner sa peluche « crabe ». Je crois qu’elle a été heureuse et soulagée de son passé.
Qu’elle était belle à regarder courir, se désinhiber et avec toujours une noble allure de châtelaine.
A 16 ans et demi, son corps a commencé à s’affaiblir, nous avons réduit les balades, elle ne courait plus.
Et à presque 18 ans, son envie de vivre ne l’a pas quittée. J’ai porté cette envie durant une année. Jusqu’à ce que son corps soit très faible, il y a deux jours. Durant ces deux derniers mois, elle était au centre de toutes mes préoccupations et de mes attentions. Elle tenait à rester avec nous, elle luttait, nous luttions avec elle. Mais son corps ne suivait plus la volonté d’Angie. Nous nous adaptions à ce qu’elle voulait manger au jour le jour en lui donnant un très large choix dicté par son plaisir. Je dormais contre elle, pliée dans 1m2 de lit. Je dormais peu car elle urinait très souvent et avait des diarrhées les dernières semaines. Nous étions 24/24h avec elle.
Angie aurait encore aimé courir avec sa peluche crabe dans le jardin. Mais ce n’était plus l’heure.
